Bien-être et saine performance après un an de COVID-19 et d’isolement social

Apprendre à accueillir l'inconnu sans peur ni résistance, par la pleine conscience et l’acquisition de saines habitudes, constitue un investissement inestimable vu l’incertitude et la complexité de notre nouvelle réalité.

Vous êtes-vous senti fatigué ces derniers temps? Moins productif? Moins efficace dans vos prises de décision?

Dans une récente interview avec Krista Tippett, la psychologue clinicienne Christine Runyan discute des effets physiologiques d’une année de COVID-19 et d’isolement social. Elle souligne que toute menace est d’abord détectée par notre corps, et ce, avant même que nous n’en ayons conscience.

Lorsqu’il reconnaît une menace, notre système nerveux sympathique (SNS) s’active et libère une grande quantité d’hormones et de neurotransmetteurs, qui nous préparent à nous battre, à fuir ou à figer. Lorsque le danger est imminent — comme lorsqu’on se retrouve face à face avec un animal sauvage affamé —, cette réaction adaptative, qui relève de l’évolution de notre espèce, se manifeste. Cependant, lorsque la menace perçue est continue, comme c’est le cas pendant cette pandémie, l’activation prolongée du SNS peut avoir des conséquences importantes sur notre cerveau et notre corps, telles que la maladie, la fatigue et une certaine difficulté à prendre de bonnes décisions.

Songez à cet état de paralysie temporaire qui fait que l’on se « fige » : l’immobilité est une position de protection. Elle est apparue dans l’évolution pour nous aider lorsque nous ne pouvions ni vaincre un adversaire au combat ni fuir en toute sécurité. Notre système nerveux assimile probablement inconsciemment la COVID-19 à un tel adversaire.

Ainsi, nous pourrions nous demander : est-ce que je me sens fatigué? Anxieux? Moins productif? Se sentir épuisé, léthargique et anxieux à la fois pourrait bien être la façon dont cette paralysie se manifeste.

Grâce à l’imagerie cérébrale, nous avons également appris qu’un esprit stressé est un esprit rigide (Source 1, Source 2). Lorsque notre SNS est activé — c’est-à-dire lorsque nous sommes en détresse, consciemment ou inconsciemment —, nous ne pouvons atteindre notre plein potentiel créatif. Dans cet état, notre cerveau se focalise étroitement, comme si nous étions pris dans un tunnel. Ceci découle également d’une évolution adaptative, car, si nous étions réellement face à un animal dangereux, il nous faudrait consacrer toute notre attention à cet animal afin d’avoir les meilleures chances de survie. Cependant, dans notre contexte moderne, un stress prolongé entraîne, au pire, la maladie et, au mieux, des pensées et des comportements qui procurent une sensation de protection ou de confort à court terme — et qui mènent, souvent, à la prise de mauvaises décisions. 

La science a prouvé à maintes reprises que la créativité, l’agilité, la collaboration, l’ouverture aux autres, la compassion et d’autres grandes qualités reposent sur un sentiment de sécurité, sur le plan tant physique que psychologique.

Alors, que pouvons-nous faire?

Pour revenir à un état de calme intérieur, nous pouvons utiliser des moyens éprouvés qui augmentent l’activation de notre système nerveux parasympathique (PSNS). Notre PSNS est un mécanisme dit de « repos et digestion », car il calme notre SNS et nous à la ligne d’équilibre de notre système nerveux, et, ce faisant, à un état qui nous permet de renouer avec la créativité, la joie et la réalisation de soi.

Heureusement, il existe plusieurs façons d’augmenter l’activation de notre PSNS et ainsi, de stabiliser notre système nerveux. Il est scientifiquement prouvé que la pleine conscience — par la respiration profonde et la conscience du moment présent — nous calme en activant notre PSNS (par exemple, source 1, source 2). On peut trouver, dans la bibliothèque de ressources de Mindsmatter, des méditations guidées gratuites qui aident à cultiver la conscience du moment présent. Nous proposons également des parcours de transformation, tels que des programmes de pleine conscience pour les dirigeants, les équipes et les personnes, ainsi que des retraites et des ateliers.

D’autres habitudes ont également fait leurs preuves pour activer notre PSNS : se coucher et se lever à la même heure tous les jours (y compris les week-ends), s’adonner à un léger exercice cardiovasculaire quotidien, passer du temps en nature, pratiquer la méditation, chanter des mantras, éviter les substances psychotropes (y compris l’alcool et les sucres transformés), tenir un journal de reconnaissance et avoir des interactions positives et chaleureuses avec des personnes ou des animaux (Source).

Apprendre à accueillir l’inconnu sans peur ni résistance, par la pleine conscience et l’acquisition de saines habitudes, constitue un investissement inestimable vu l’incertitude et la complexité de notre nouvelle réalité.

En 1789, Benjamin Franklin écrivait dans une lettre à Jean-Baptiste Leroy : « Dans ce monde, il n’y a que deux certitudes, la mort et les impôts ». Plus d’un siècle plus tard, l’écrivain H. P. Lovecraft déclarait : « L’émotion la plus ancienne et la plus intense de l’humanité est la peur, et la peur la plus ancienne et la plus intense est la peur de l’inconnu. »

On qualifie actuellement l’existence moderne de VICA : volatile, incertaine, complexe et ambiguë.

Avant la pandémie, le Rapport sur le développement dans le monde 2019 de la Banque mondiale notait que « renforcer la résilience devant l’incertitude » était une compétence cruciale au XXIe siècle.

Bien que la lumière au bout du tunnel de la COVID apparaisse timidement, le monde demeurera sans aucun doute VICA. Si donc la peur la plus ancienne et la plus intense est la peur de l’inconnu, et que la seule certitude est l’incertitude, s’outiller pour faire face à l’inconnu constitue un engagement tout à fait souhaitable, tant pour sa faculté décisionnelle que pour sa créativité et son bien-être général.

Curieux quant à la façon d’améliorer votre résilience? Consultez notre article : 5 stratégies pour développer la résilience.

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